J'ai déterré un petit rapport de bataille de BoFA que j'ai écrit il y a quelques temps déjà... C'était ma première bataille à ce jeu d'ailleurs.
"Ce Tolkien, quel escroc!"
Ainsi méditait Gandalf le Gris, pendu par les pieds dans l'une des geôles du roi des Gobelins.
Pourtant, se dit le vieux pèlerin, tout avait bien commencé...
Il était arrivé juste à temps pour éviter une bataille fratricide entre les Nains de Daïn et l'alliance des Elfes de Thranduil et des Hommes de Bard. Lorsque les hordes de chevaucheurs de warg et de wargs étaient arrivés sur le champ de bataille, les troupes alliées étaient solidement installées sur les contreforts du Mont Solitaire.
Rapidement, les chevaucheurs de warg avaient pris la direction du
gué de la rivière qui coupait le terrain en deux, les wargs restaient un peu en arrière, menaçant les positions des Nains et des Hommes.
De l'autre côté de la rivière, Thranduil et lui avaient mené les Elfes hors de leurs positions pour tenter de s'emparer du gué. Mais les gobelins sur warg étaient déjà si proches et au dernier moment, sur les conseils du roi des Elfes, il avait été décidé de rester à bonne distance. De son côté, Thorin mis à bas le mur fortifié gardant l'entrée du Mont Solitaire et prit le chemin des troupes Naines pour leur apporter son aide lors des combats à venir.
Pendant ce temps, l'infanterie gobeline commençait à arriver petit à petit sur le champ de bataille. Manifestement intimidés par l'air redoutable des lanciers Elfes et les solides armures des guerriers Nains, chevaucheurs de wargs et wargs n'osèrent pas trop avancer. Les chevaucheurs de wargs parvinrent cependant à prendre pied de l'autre côté de la rive en passant le gué.
Les archers Elfes, soutenus par les lanciers, s'approchèrent à portée de tir et repoussèrent les chevaucheurs wargs. De l'autre côté de la rivière, les Nains quittèrent leur position sous les ordres de Daïn pour tenter de prendre les wargs de flanc, ils ne réussirent cependant pas à manoeuvrer correctement.
L'infanterie gobeline arrivait toujours petit à petit sur le champ de bataille et ne représentait pas encore une réelle menace. Les chevaucheurs de wargs, désorganisés par les tirs elfiques, ne parvinrent pas à charger. De leur côté, les wargs refusèrent obstinément d'obéir aux ordres. Du côté du Bien, les choses n'allaient pas mieux et Gandalf était prêt à en manger son chapeau.
Les Nains n'arrivèrent pas, une fois encore, à manoeuvrer. Heureusement, ils furent rejoints par Thorin et par les troupes des Hommes menées par Bard. La puissance magique de Gandalf semblait l'avoir quitté (mais il en était de même pour le chaman gobelin) et les flèches elfiques n'arrivaient qu'à repousser les chevaucheurs de wargs sans faire de gros dégâts. Pire que ça, l'ensemble de l'infanterie gobeline, sous les ordres de Bolg, approchait dangereusement des positions des Elfes.
Soudain, Bilbo s'écria : "Les aigles! Les aigles arrivent!"
Gandalf avait tourné un regard plein d'espoir vers le ciel, c'était là sa chance de déborder l'ennemi. Mais la voix du misérable hobbit avait continué : "Nan, j'déconne!".
Gandalf n'avait pas eu le temps d'attraper le sinistre plaisantin car Bolg sonnait déjà la charge générale.
Les wargs se jetèrent sur les Nains et les Hommes tandis que les chevaucheurs de wargs et des gobelins tombaient sur les positions
des Elfes.
Les wargs s'écrasèrent contre un mur de boucliers Nains et tombèrent sous les flèches de archers guidés par Bard lui-même, Thorin massacraient les sinistres bêtes à coups de hache. Rapidement, l'assaut fut brisé et les loups reculèrent devant la férocité de leurs adversaires.
De l'autre côté de la rivière, il n'en était pas de même. Malgré un tir de contre-charge meurtrier, les Elfes furent submergés par l'ennemi. Un moment, le combat fut indécis mais les archers reculèrent sous la pression des guerriers gobelins et provoquèrent la confusion parmi les lanciers qui les soutenaient. Il n'en fallut pas plus et bientôt Elfes tombèrent les uns après les autres.
Gandalf fut rapidement capturé, Bilbo réussit à s'enfuir grâce à son
étonnant Anneau Magique. L'Istari pensa d'ailleurs qu'il serait intéressant d'enquêter à ce sujet dès qu'il en aurait la possibilité. Il espérait que les Nains de Daïn et les Hommes de Bard avaient eu le temps de battre en retraite dans le Mont Solitaire pour tenir un siège mais il en doutait.
C'était Sauron qui devait bien rigoler en ce moment.
Gandalf grogna dans l'obscurité de sa prison. D'abord sortir de ce trou puant, ensuite faire bouffer son Anneau Unique à l'Ennemi jusqu'à le faire s'étouffer. Trop facile!
Debriefing
Hier, Marc-Antoine et moi avons testé le scénario de la Bataille des Cinq Armées. Je menais les troupes du Bien et Marc-Antoine celle du Mal.
Les faits marquants de la bataille :
- Pas de magie de part et d'autre (pas de chance aux dés) : impossible de lancer le moindre sort
- plein de 1 pour Marc-Antoine lorsqu'il s'agissait de faire venir son infanterie en jeu
- plein d'ordres ratés pour Marc-Antoine et à peine plus de réussite de mon côté lorsque j'essayais de faire manoeuvrer mes Nains. L'un des tours de jeu a été si terrible que personne n'a bougé de part et d'autre du champ de bataille...
- Béorn et les Aigles sont restés absents tout le long de la partie
- la partie s'est jouée à pas grand chose sur un combat entre chevaucheurs de wargs, gobelins et troupes elfiques. J'ai un peu manqué de chance et finalement je n'ai pas pu repousser l'assaut. Avec la mort des elfes, mon point de rupture a été atteint et c'était fini pour moi.
Le scénario n'est pas facile quelque soit le camp.
Le Mal a l'avantage du nombre mais il possède des troupes minables.
Les wargs n'ont aucune sauvegarde et tombent comme des mouches, les
gobelins et chevaucheurs de wargs n'ont que 2 attaques au corps à corps. Si le Bien décide de rester en défense sur les colline, il doit être difficile de l'en déloger. Heureusement, la règle des gobelins lanceurs de rochers permet de le pousser à sortir de ses positions.
Du côté du Bien, on possède les meilleures troupes (les Nains forment un véritable mur de boucliers difficile à renverser, les elfes sont redoutables au combat avec leurs règles spéciales) mais le point de rupture (4 unités) est tellement ridicule qu'on se retrouve un peu paralysé face au nombre de ses adversaires.
Il faut noter que la cavalerie est ici bien moins puissante qu'à Warmaster car sans sauvegarde (les Wargs) ou avec peu d'attaques (les chevaucheurs de Warg). Il ne faut pas hésiter à sortir à découvert pour l'affronter (attention aux flancs quand même).
Pour ma part, je pense ne pas avoir été assez agressif. J'aurai dû mener mes troupes contre la cavalerie ennemie sur deux fronts : les nains d'un côté, les elfes de l'autre. Il faut éliminer ou du moins affaiblir la cavalerie avant que l'infanterie n'arrive en renfort.
Cependant, je pense que la partie est tout de même rude à gagner sans au moins l'arrivée des Aigles Géants ou de Béorn pour menacer les flancs du Mal...
Le scénario est bien fichu et relativement bien équilibré. Il est un peu rapide (pas de gros effectifs de part et d'autre) mais il est très intéressant.